Places, Presqu'île

La place Bellecour de Lyon

La place des grands événements à Lyon !

Plus grande place de Lyon (62 000 m2) la place Bellecour est aussi la cinquième plus grande place de France, après la place des Quinconces à Bordeaux (126 000 m2), la place de la Concorde à Paris (86 400 m2), le Cours Léopold et place Carnot à Nancy (76 400 m2) et la place de l’hôtel de ville au Havre (70 000 m2).

En apparence rectangulaire, la place Bellecour est en réalité trapézoïdale avec une longueur d’environ 300 mètres pour une largeur de 220 mètres à l’ouest et de 190 mètres à l’est. Elle possède une superficie plus importante que la place Rouge de Moscou et que le Zocalo de Mexico.

Plus plus grande place piétonne d’Europe, la place Bellecour possède en son centre une statue de Louis XIV à cheval. La place abrite aussi deux pavillons hébergeant des services de l’Office de tourisme et des brasseries. Se trouvent également un petit parc pour enfants, des fontaines et des bassins. De novembre à mars, la place Bellecour accueille la fameuse grande roue.

La place Bellecour représente à elle seule Lyon. Les lyonnais l’identifient facilement à leur ville et il s’agit de l’un des premiers endroits où les visiteurs se rendent à leur arrivée : chaque année, 5,5 millions de personnes y transitent.

La place Bellecour aujourd’hui

Localisation et constitution

La place Bellecour est située entre le Rhône et la Saône, dans le 2e arrondissement de Lyon. Trois artères majeures du cœur de la presqu’île de Lyon en partent :

  • la rue de la République, menant à la place de la Comédie, entre l’Hôtel de Ville et l’opéra puis à la place Louis Pradel, côté nord de la place Bellecour;
  • la rue du Président Édouard-Herriot (où se concentrent les enseignes de luxe), qui mène à la place des Jacobins puis à la place des Terreaux, côté nord de la place Bellecour;
  • la rue Victor Hugo, qui mène à Perrache, côté sud de la place Bellecour.

Le Vieux-Lyon et son quartier Saint-Jean sont situés à l’ouest de la place, de l’autre côté du Pont Bonaparte qui enjambe la Saône. La place elle-même ainsi que les façades des immeubles donnant directement sur la place Bellecour  sont classées monuments historiques au milieu du 20e siècle. Considérée comme  le centre de Lyon, la place Bellecour constitue le point kilométrique zéro des routes de la région. Elle situe également l’altitude de référence pour la ville de 170 mètres.

Statues

Au centre de la place se trouve une statue équestre de Louis XIV (œuvre de François-Frédéric Lemot) mesurant 5,70 mètres de haut et pesant 15 tonnes. Elle est installée en 1825. Fabriquée à Paris, douze jours de transports (sur un attelage traîné par des chevaux) sont nécessaires pour l’amener jusqu’à Lyon. L’inauguration de la statue est célébrée par des festivités accueillant un grand nombre de personnes.

Aux pieds de cette statue de Louis XIV, se trouvent  deux statues allégoriques d’une femme et d’un homme représentant la Saône et le Rhône, créées aux environ de 1720 par les frères Coustou, cachées pendant la révolution puis replacées en 1826.

 

Une statue devait être dédiée à Louis XIII mais son édification est annulée en 1628.  Une première statue représentant Louis XIV (réalisée de Martin Desjardins) est achevée en 1694, mais  Lyon n’a pas les moyens de payer son transport jusqu’en 1700. Elle arrive finalement péniblement par la voie maritime à Oullins. Faute de financement, elle est oubliée dans un hangar durant douze ans. Ce n’est que le 28 décembre 1713 qu’elle est érigée sur la place pour très peu de temps… elle est en effet détruite lors de la Révolution.

La statue du Veilleur de Pierre, réalisée par l’architecte Louis Thomas et le sculpteur Salendre se dresse à l’angle de la rue Gasparin, à l’endroit même ou a explosé une bombe posée par la résistance le 26 juillet 1944. En représailles, des résistants furent fusillés dès le lendemain. Sur ce mémorial, on peut lire lit le nom des cinq résistants fusillés et les lieux de massacres commis dans le Rhône pendant la Deuxième Guerre mondiale, ainsi que la mention « Passant, va dire au monde qu’ils sont morts pour la liberté ».

À l’extrémité sud-ouest de la place Bellecour se trouve enfin une autre statue représentant le Petit Prince et Antoine de Saint-Exupéry. Elle a été inaugurée en l’an 2000 pour les cérémonies du centenaire de la naissance du célèbre Lyonnais. Se composant  d’une grande colonne de marbre sur laquelle est assis l’écrivain avec, à ses côtés, le Petit Prince, on peut lire de part et d’autres plusieurs citations d’Antoine de Saint-Exupéry.


Histoire

Dans l’antiquité, à l’époque gallo-romaine, Bellecour est un quartier prenant la forme d’une île et composé de terres alluviales. Il n’existe pas de signe de la présence de la place en tant que telle à cette époque. L’activité du quartier est militaire et marchande, comme l’en attestent les vestiges retrouvés de baraques servant d’entrepôts aux négociants. Suite à une crue exceptionnelle datant du début de notre ère, tout cela disparaît pour laisser place à un terrain vague, devenant rapidement un dépôt d’ordures envahi régulièrement par les crue du Rhône et de la Saône.

Avec la chute de l’Empire Romain, les villes s’effritent peu et peu et au Moyen-Âge, avec le peu d’espace disponible au sein des enceintes fortifiées, on ne trouve pas de tradition de places monumentales. C’est aussi le cas à Lyon qui ne connaît pas encore ce type d’installation (et ce jusqu’à la Renaissance).  Toujours au moyen-âge, à la fin du 12e siècle, le quartier accueille une vigne appelée bella curtis (beau jardin) et possédée par l’archevêque de Lyon. Abandonné, l’endroit redevient alors marécageux.

C’est par la suite que l’extension de la ville débute et que le site devient attractif. A partir du 13e siècle, il est transformé en un pré où l’on installe des bergeries, d’où le nom de « Belle Cour » ou « Pré de Belle Cour« . En 1562, en pleine guerre de religions, le baron des Adrets attaque Lyon et achète le Pré de la Belle Cour (qui appartient depuis le 14e siècle à la famille Le Viste), assèche les marais et y installe ses hommes d’armes, transformant la place en un véritable camp d’artillerie.

A la renaissance, les villes se développent de nouveau et avec elles réapparaissent les fameuses places. Elles deviennent essentielles dans la composition de la ville et les mettent en valeur :  lieux  culturels, politiques, sociaux, de rencontres, d’échanges, de représentation, etc. En 1604, Henri IV pousse le Consulat qui dirige alors la ville à acquérir le Pré de la Belle Cour de six hectares pour y aménager une place publiqueToutefois, les héritiers des précédents propriétaires se disputent durant un procès interminable et il faudra attendre plusieurs années pour qu’une première parcelle puisse être achetée. Le pré est alors enfin défriché et  quelques promenades et tilleuls font leur apparition.

C’est ainsi que les grandes heures de la place Bellecour commencent. Elle devient une véritable vitrine de la ville et un lieu de passage pour d’illustres personnages.

A la fin du 17e siècle, Louis XIV, alors séduit par cet espace en obtient la possession, lui donne le titre de place royale et promulgue une ordonnance défendant à la ville « d’en aliéner, échanger ou vendre aucune partie et d’y laisser bâtir aucune maison ou édifice pour quelque cause que ce soit ». La place est alors renommée place Louis-le-Grand. Une statue de bronze réalisée par Martin Desjardins représentant le roi est d’ailleurs installée. Des édifices sont construits autour de place et on laisse le soin au premier architecte du roi Robert de Cotte d’en dessiner les façades.

Lors de la Révolution, on élève un autel de la Liberté le 14 juillet 1790 et la place est renommée en place de la Fédération. Alors qu’une guillotine y est installée en 1792, la statue de Louis XIV est détruite en 1793, et la place devient place de l’Égalité. Puis,  dominant la résistance lyonnaise, la Convention fait démolir les maisons donnant sur la place; Bellecour reprend alors une apparence de terrain vague, jonché de ruines.

En 1800, Napoléon Bonaparte visite Lyon suite à sa victoire de Marengo; la place est alors nommée place Bonaparte et devient un peu plus tard la place Napoléon. Grâce à divers travaux, elle retrouve une apparence d’espace public. 

Lors de la Restauration, la place redevient Place Louis-le-Grand dès 1814 et une nouvelle statue de Louis XIV (conçue par le sculpteur François-Frédéric Lemot) est inaugurée le 6 novembre 1825. Les deux pavillons connus et aujourd’hui restaurés sont construits au milieu du 19e siècle.

Puis le développement des transports entraîne une évolution : la place devient alors incontournable dans les plans d’urbanisme. La ville de Lyon connaît une vraie évolution urbanistique, la presqu’île étant au cœur du  projet. Les grandes artères convergeront alors vers la place Bellecour (la rue Impériale devient rue de la République, et la rue de l’Impératrice devient rue Edouard Herriot).

C’est sous la Troisième République, en 1871, que la place prend son nom actuel et définitif (malgré un intermède de cinq ans durant la deuxième Guerre Mondiale où elle est appelée place du Maréchal-Pétain , qui prendra fin à la Libération) de place Bellecour. Cette dénomination rend hommage à l’ancien nom du Pré de Belle Cour.  Des plaques gravées rappellent encore que la place Bellecour a été un temps place Louis-le-grand.


Les travaux récents

La place Bellecour de la ville de Lyon a connu au cours du temps de nombreux aménagements qui se sont poursuivis au 20e siècle et même au 21e siècle. Entre 2000 et 2013, selon quatre phases distinctes, des travaux d’embellissement ont lieu, notamment sur la partie Sud de la place.

 

Lors de l’inauguration de la dernière phase, le 10 juillet 2013, on trouve un nouveau lieu de vie et d’activités pour les habitants et les visiteurs : promenade et allées arborées, bassins déplacés et rénovés, jardins fleuris, mobiliers urbains, nouvelle aire de jeux pour enfants, kiosques à fleur ou de restauration en terrasse rénovés, nouvel éclairage (lampadaires à LEDs), etc. Concernant les plantations, les marronniers sont remplacés par des tilleuls (première essence plantée sur la place au 17e siècle) et des merisiers.


Événements

Théâtre des événements marquants de la ville, de nombreuses  et diverses manifestations ont lieu sur la place Bellecour tout au long de l’année. Il peut s’agir de concerts, de projections cinématographiques, d’événements sportifs (Village du Run In Lyon) ou culturels (distribution du guide lyonnais le Petit Paumé, par exemple) ou même de rassemblements de personnes. C’est un lieu d’échanges sociaux, de rencontres et de convergence spontanée. La place est aussi un point de passage des manifestations étudiantes et syndicales.

Le week-end de Pentecôte, la place accueille l’élite du sport-boules lyonnaise (mais aussi toutes les parties finales) lors du bien connu tournoi bouliste de Pentecôte (depuis 1894) : il représente  à lui seul environ 10 000 joueurs et plus de 1200 équipes.

L’hiver, une grande roue de 60 mètres de hauteur est installée sur la place Bellecour, côté est. Jusqu’en 2006, celle-ci était installée place place Antonin Poncet.

La Place Bellecour a accueilli la fan zone de Lyon lors du Championnat d’Europe de football 2016 (20 000 places).

Enfin, il y a quelques année, une patinoire y était également installée en hiver.

Grâce à tous ces événements, la place Bellecour redevient, plus qu’un lieu de passage,  un lieu de vie. La partie nord de la place, ouverte et dégagée, accueille de nombreux événements, tandis que la partie sud  s’adresse davantage à des usages plus locaux et quotidiens.


La place en vidéo

https://player.vimeo.com/video/81297113


Légende urbaine

La statue de Louis XIV connaît une légende urbaine tenace : se rendant compte qu’il avait oublié les étriers à la statue, son sculpteur se serait suicidé. Mais en réalité, si Louis XIV n’a pas d’étrier, c’est parce qu’il est, sur cette statue, représenté chevauchant “à la romaine”, donc sans selle ni étriers. François-Frédéric Lemot est lui décédé d’une mort naturelle quelques années après avoir achevé la statue, en 1827.


Le saviez-vous ?

Afin d’entrer dans l’ère du chemin de fer, Lyon souhaite construire une grande gare dès 1845. Certains décideurs souhaitent alors établir celle-ci sur la place Bellecour. Les lyonnais protestent, tout comme le maire de l’époque.  Si d’autres suggèrent une installation à la Guillotière, c’est finalement Perrache qui sera choisi  le 12 novembre 1845.


Accès

La place Bellecour est desservie par de nombreuses lignes de bus et surtout deux lignes de métro :

  • Métro ligne D | Station « Bellecour » ;
  • Métro ligne A | Station « Bellecour ».

La station Bellecour est la plus fréquentée des transports en commun lyonnais, avec pas moins de 100 000 usagers quotidiens.


Sources

www.patrimoine-lyon.org
wikipedia.org
www.ruesdelyon.net
www.lyon-passionnement.com
www.lyoncapitale.fr/
www.gadagne.musees.lyon.fr/

projets-architecte-urbanisme.fr
numelyo.bm-lyon.fr
https://commons.wikimedia.org