Édifices religieux, Fourvière

La Basilique Notre-Dame de Fourvière

Une œuvre architecturale hors du commun !

La Colline de Fourvière, dominant le centre de Lyon, est le plus ancien lieu d’occupation de la ville : elle est le lieu de fondation de la cité romaine de Lugdunum. Son altitude absolue est de 318 mètres au point culminant, le fort de Sainte-Foy.

Le sommet de la colline propose une somptueuse vue sur les jardins du Rosaire et le Vieux Lyon. Au-delà de la Saône, on peut voir la Presqu’île de Lyon, puis au au-delà du Rhône, de nombreux quartiers de la ville dont les Brotteaux et la Part-Dieu. Au-delà du périphérique lyonnais, on peut entrevoir la banlieue de Lyon, les plaines du Dauphiné, le Bugey, le massif de la Chartreuse, et les Alpes (par beau temps, il est possible de voir le Mont-Blanc).

La Basilique Notre-Dame de Fourvière surplombe la ville de Lyon depuis le sommet de cette colline. Faisant partie des repères les plus visibles de l’agglomération, l’édifice est un des symboles phares de Lyon…

La Chapelle Saint-Thomas, l’esplanade panoramique, le jardin du Rosaire et l’archevêché de Lyon font également partie de ce que l’on peut appeler le “complexe basilical”.
Visitée par plus de deux millions de personnes de toutes nationalités chaque année, la Basilique de Fourvière est le premier site touristique lyonnais, de la région Auvergne-Rhône-Alpes et un des premiers en France.
Lieu de pèlerinage, elle est aussi un lieu de culture :

  • des concerts de musique sacrée ou classique sont organisés chaque année,
  • des conférences sur divers thèmes (spirituels, culturels, historiques, etc.) sont également proposées.

 Architecture de la basilique

Mesurant 35 mètres de large et 86 mètres de long (son parvis est situé à 287 mètres de hauteur), la particularité la plus visible de la Basilique de Fourvière est d’être dotée de quatre tours d’angle. Hautes de quarante-huit mètres, elles sont légèrement évasées à leur sommet. Elles représentent les vertus cardinales :

  • la Prudence (tour Nord-Est) et la Tempérance (tour Sud-Est)  dominent le parvis,
  • la Force (tour Nord-Ouest) et la Justice (tour Sud-Ouest) sont en façade.

Selon la critique architecturale traditionnelle, l’architecte Pierre Bossan s’est inspiré de l’art byzantin, qu’il a notamment pu découvrir lors d’un long séjour à Palerme et notamment en y visitant la cathédrale. Cette composition aux styles divers : byzantin, gothique, roman, laisse apparaître une œuvre architecturale originale ne pouvant être relié à aucune école classique.

Mais l’inspiration architecturale de  Pierre Bossan concernant la conception de ces tours fait encore débat aujourd’hui.

A l’intérieur de la Basilique de Notre-Dame de Fourvière, on découvre deux églises superposées, accessibles par le parvis. Elles sont également reliées par un escalier.
L’église haute, imposante, est baignée d’une lumière mettant en avant un décor imposant et une polychromie saisissante. Sa décoration est très variée, ses vitraux très lumineux et ses mosaïques éclatantes. Formée de trois grandes nefs (au dessus desquelles on trouve trois coupoles) et de trois travées voûtées en arc brisés, l’ensemble de l’église haute est soutenue par seize colonnes. Huit chapelles sont présentes et l’abside est éclairée grâce à sept hautes verrières et se trouve surmontée de cinq vitraux.

Le grand-orgue de Fourvière ne laisse apparaître que quelques tuyaux, de part et d’autre du chœur. Orgue symphonique complet (3 claviers et pédales, 44 jeux) du 19e siècle, il fut installé dès la fin de la réalisation de la basilique puis restauré à la fin des années 1990.

L’église basse est au contraire un lieu sombre, dont les voûtes, de moins de 10 mètres de hauteur, sont soutenues par des piliers et de nombreuses colonnes.  Sept verrières éclairent le sanctuaire.


Protection et statut

La Basilique de Notre-Dame de Fourvière est enregistrée à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 26 septembre 1977. L’édifice est reconnu d’utilité publique le 15 octobre 1998. La même année, la basilique est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO (faisant partie du périmètre du Vieux Lyon). Le 25 mars 2014, elle est classée monument historique : cela concerne la basilique en totalité, mais aussi la chapelle Saint-Thomas et les bâtiments et éléments intermédiaires (le jardin du Rosaire également).

Au sein des édifices religieux français, la Basilique Notre-Dame de Fourvière possède un statut particulier; en effet, depuis sa construction, elle n’est pas propriété ecclésiale mais propriété de tous ses donateurs, à travers la Commission de Fourvière. L’édifice est donc, symboliquement, propriété de tous les lyonnais.


Accès

Voiture et/ou à pied
Depuis le Vieux-Lyon, l’accès à Fourvière se fait par quelques voies très pentues dont :

  • la montée Saint-Barthélémy,
  • la montée du Chemin-Neuf,
  • la montée de Choulans,
  • la montée de l’Observance,
  • la montée des Épies,
  • la montée du Gourguillon.

Des montées d’escaliers permettent aussi d’accéder à la  colline, dont :

  • la montée des Chazeaux
  • la montée du Garillan,
  • la montée du Change,
  • la montée Nicolas de Lange.

Métro et funiculaire
Pour se rendre à la Basilique de Notre-Dame de Fourvière, il faut prendre le métro D jusqu’à l’arrêt « Vieux-Lyon » puis le funiculaire direction « Fourvière ». L’entrée de la station est située juste en face du parvis de la basilique. Les stations du second funiculaire (« Minimes » et « Saint-Just ») sont également à proximité du monument.

Horaires


Historique

Avant la basilique : la chapelle Saint-Thomas

En 1168, sur les ruines du forum romain, une chapelle est édifiée sur la colline de Fourvière. Celle-ci est dans un premier temps dédiée à Saint Thomas, puis à la Vierge Marie.

Au 17e siècle, Lyon est alors frappée à plusieurs reprises par des épidémies de peste, notamment en 1628 pour la plus grave. Face à ce fléau, les échevins (des notables de la ville) du consulat (institution qui détient le pouvoir municipal à Lyon entre 1320 et 1790) font appel à la Vierge et prononcent le 5 avril 1642 un vœu : une procession aura lieu vers Fourvière afin d’implorer la délivrance de la peste. Par la suite, un pèlerinage annuel (le 8 septembre) se constitue, vouant la ville entière à Marie.

Au milieu du 19e siècle, le clocher de l’église se dégrade. En 1849 commence alors une période de travaux. La chapelle sera constituée de plusieurs étages, d’un clocher à base carrée, et se terminera par une coupole qui accueillera dès 1852 une statue de la Vierge Marie. Culminant au dessus du nouveau clocher, celle-ci est inaugurée le 8 décembre 1852.  C’est ainsi que ce soir là, les lyonnais se mirent à allumer et à apposer des lampions auprès de leurs fenêtres : la Fête des Lumières était née.
Après de nouvelles rénovations, la statue en bronze doré de la Vierge Marie mesure aujourd’hui 5,60 mètres pour un poids de plus de 3 tonnes.

La Basilique de Notre-Dame de Fourvière

Au fil du temps, les pèlerins affluent de plus en plus nombreux,  le sanctuaire devenant alors trop petit. Ainsi, dès le milieu du 19e siècle, un projet d’extension est imaginé pour d’accompagner ce développement. Afin d’acquérir les terrains nécessaires, la Commission de Fourvière est créée en 1850. Son but premier n’est alors pas l’édification d’un nouveau monument, mais au contraire la sanctuarisation de la colline dans son état d’alors. En 1853, une seconde commission de Fourvière voit le jour. C’est elle qui devra acter, avec les autorités ecclésiastiques, du futur projet . Elle bataillera également pour acheter les terrains nécessaires à la constitution des jardins du Rosaire.

En1856, le projet d’une grande église dédiée à Marie est présenté par l’architecte Pierre Bossan. Durant de nombreuses années, celui-ci rencontre une opposition assez vive. Après 1870, différentes circonstances changent la donne :

  • A cette époque se déroule la guerre franco-allemande, et Lyon est menacée. Les lyonnais font alors le vœu suivant et placent la ville sous la protection de Marie : une église à la vierge sera construite si Lyon est épargnée par l’invasion. La vallée de la Saône est épargnée et Lyon est sauvée.
  • D’autres aléas (notamment le décès de personne peu acquises à la cause du projet), décident brusquement de la construction prochaine de la basilique imaginée par Pierre Bossan. C’est ainsi que ce projet qui sera choisi, malgré les controverses des débuts…

Contraint de superviser le chantier à distance pour des raisons de santé,  Pierre Bossan (qui mourra en 1888 sans avoir vu son œuvre achevée) a délégué une grande partie de l’exécution de l’œuvre à Louis Sainte-Marie Perrin.  L’immense chantier de la basilique de Fourvière débute le 7 décembre 1872.

La construction (1872 – 1896)

Malgré des problèmes techniques sur les fondations, liés à la mauvaise qualité du sous-sol et au terrain instable, la première pierre, que Joannès Blanchon (alors président de la Commission) a fait bénir par Pie IX en 1869, est posée au fond de fondations de 22 mètres de profondeur le 8 novembre 1872. 20 mètres de béton environ sont prévus pour soutenir les tours. Il faut souligner que la charpente de la  structure, prévue en chêne, est remplacée dès 1874 par une charpente métallique, plus légère et permettant l’installation d’une couverture en ardoise (1 650 ardoises carrées de 1,05 mètres de côté), plus économique que ce qui avait été prévu au départ.

L’inauguration

Le monument est consacré en tant qu’église le 16 juin 1896 et le 16 mars 1897, Fourvière est érigée par le Pape Léon XIII en basilique. Malgré sa consécration, celle-ci est encore inachevée : Pierre Bossan avait imaginé une iconographie très ambitieuse. A divers endroits, les blocs bruts ont été posés mais non sculptés. Aujourd’hui encore, l’architecture très particulière de la Basilique de Fourvière lui octroie de très nombreux et fidèles admirateurs mais aussi de vives critiques.

Travaux de restauration (2006 à 2013)

Entre 1913 et 1919, on constate que les maçonneries de l’édifice commencent à se délabrer. Cela n’engendre pas de travaux et il faudra attendre un siècle et la chute de morceaux de mosaïques pour lancer des travaux d’urgence, fin 2006.

C’est le clocher nord-est (tour de la Prudence, ou de l’Observatoire) qui connaîtra les premières restaurations d’envergure.

L’étanchéité des ardoises formant la couverture est elle aussi mise à mal. Lors de premières observations en 1913, on remarque des fissures. Mais ce n’est qu’en 2007 qu’est confirmé un défaut d’étanchéité très grave : de l’eau coule jusque sur les voûtes, fissurant ces dernières. Les ardoises de la couverture, emmagasinant trop de chaleur (faisant ainsi surchauffer les combles et augmenter la dilatation de la charpente) sont aussi trop petites pour assurer un recouvrement total et une couverture étanche. Elles sont ainsi changées par des ardoises de 1,15 mètres x 1,15 mètres, taille suffisante pour empêcher les infiltrations.
Les diverses pénétrations d’eau ont également endommagé ou sali les décors des voûtes de la basilique : une équipe de mosaïstes effectuera la restauration tout au long de l’année 2012.

L’éclairage intérieur de l’édifice a également été entièrement repensé. Une longue étude, en 2013, a abouti à la mise en place de six lustres, chacun réunissant 29 sources de lumière de type LED. Leur apparence a été prévue pour ressembler aux lustres anciens.


 Le saviez vous ?

  • Au début du 20e siècle, peu avant la promulgation de la loi de séparation des Églises et de l’État, le maire de Lyon Victor Augagneur, avait émis le souhait de faire fermer  la Basilique de Fourvière.
  • Depuis 1982, l’édifice accueille les antennes de Radio Fourvière (devenue depuis RCF Lyon), à l’intérieur des flèches de la basilique ! Ce qui avait d’ailleurs engendré un défaut d’étanchéité !
  • En 1908, la Basilique de Notre-Dame de Fourvière a servi de modèle pour la reconstruction de l’Église Notre-Dame des Victoires, située dans le quartier français de San Francisco, suite au grand tremblement de terre ayant eu lieu dans la ville.

Sources

www.visite-lyon.fr
www.patrimoine-lyon.org
www.fourviere.org
wikipedia.org

 

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